Si certains observateurs ont pu souligner l’émergence d’une dynamique de paix en RDC et dans la région, véritable opportunité favorisée par les réformes nationales, par l’environnement régional et l’engagement des Nations Unies, il n’en demeure pas moins que la situation dans l’Est de la RDC reste préoccupante. D’ailleurs, dans une note d’analyse intitulée « Le cancer des groupes armés au cœur de l’instabilité au Congo », Georges Berghezan, chercheur au sein du GRIP, met en lumière le fait que l’action des groupes armés continuent de nourrir ce conflit interminable.
En effet, après dix-sept ans de guerre à intensité variable, et bien que le contexte actuel semble témoigner d’une nouvelle dynamique de paix en RDC, les évolutions demeurent minimes. D’une part, la géographie du pays s’érige en obstacle, le gouvernement congolais étant incapable de maîtriser la situation dans l’Est du pays, région située à plus de mille kilomètres de la capitale. D’autre part, et du fait de cette difficulté des autorités centrales à s’ancrer territorialement sur tout le pays, des groupes armés profitent du vide laissé par l’Etat pour prendre le contrôle des ressources minières et des axes de communication. Et les conséquences humanitaires sont dramatiques.
Du reste, selon Georges Berghezan, il convient de porter une attention particulière sur la « question rwandaise », laquelle reste au cœur de l’instabilité dans cette région de la RDC. A ce titre, Kigali apporte son soutien à certains groupes armés, et plus particulièrement aux rebelles du M23, arguant du risque que constitue, pour le Rwanda, la présence de certains mouvements dans l’Est congolais, lesquels auraient participé au génocide de 1994. Ainsi, deux groupes armés, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), soutenues par l’armée gouvernementale congolaise, et le M23 disposent d’un potentiel non-négligeable pour déstabiliser le Congo.
Qui plus est, le chercheur du GRIP souligne également la présence de miliciens de tous les pays dans la région, notamment dans les deux Kivu. Des groupes en provenance de l’Ouganda, dont les Shebabs somaliens viennent grossir les rangs, et en provenance du Burundi, ou encore des « conglomérats de groupes armés aux alliances disparates » font donc du territoire congolais le théâtre de leurs actions criminelles.
Qui plus est, le chercheur du GRIP souligne également la présence de miliciens de tous les pays dans la région, notamment dans les deux Kivu. Des groupes en provenance de l’Ouganda, dont les Shebabs somaliens viennent grossir les rangs, et en provenance du Burundi, ou encore des « conglomérats de groupes armés aux alliances disparates » font donc du territoire congolais le théâtre de leurs actions criminelles.
A ce titre, il convient de mettre en exergue le fait que les revendications politiques ou ethniques de ces groupes se sont effacées, les conduisant à se transformer en véritables organisations criminelles. Lutter contre la prolifération de ces groupes armés parait donc plus que jamais difficile pour Kinshasa. Et les offres d’intégration dans l’armée nationale des miliciens ne devraient pas suffire à résoudre le problème. L’action de l’ONU et le processus de paix engagé à Kampala entre les rebelles du M23 et le gouvernement congolais pourraient néanmoins augurer un certain apaisement dans la région.
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