CLOTURANT LES CONCERTATIONS NATIONALES :Le Raïs confirme le Gouvernement d'ouverture

le rapport final des Concertations nationales.

Face à tout ce qu'il a entendu dans le rapport qui sanctionne les travaux de ce forum, le président de la République a promis de répondre aux préoccupations des délégués. " Il ne faut pas que la Majorité éloigne la minorité dans la gestion de la chose publique", a déclaré le chef de l'Etat qui estime en plus qu'il faut aller au-delà de l’orthodixie démocratique.

Ce qui veut dire qu'il prend à contrepieds ceux, aussi bien de la Majorité que de l'Opposition, qui estimaient que la démocratie est la règle de la Majorité au pouvoir et une opposition qui attend l'alternance. Le chef de l'Etat invite tout le monde à transcender cette idée au nom de la cohésion nationale.

Par cette logique, Joseph Kabila a rappelé aux délégués qu'à travers certaines de leurs recommandations, ils ont fait allusion à son discours d'investiture du 20 décembre 2011. Discours au cours duquel, il avait exprimé sa volonté de former un Gouvernement d'ouverture. Voilà une première annonce du Raïs sur le plan politique.

Le chef de l'Etat s'est dit satisfait de voir les délégués respecter le temps imparti pour la tenue de ces travaux qui avaient pour but de créer la cohésion nationale, et de trouver les voies et moyens pour restaurer l'autorité de l'Etat sur l'ensemble du pays, en y rétablissant la paix, notamment à l'Est, et en impulsant son développement. Le respect de ce délai, est pour le président de la République une première dans l'histoire contemporaine de la RDC. "Ceci est une preuve que quand la nation est en danger, les Congolais sont capables de se dépasser", a reconnu le chef de l'Etat qui a remercié le présidium pour le travail abattu en un temps record et les délégués pour leur engagement.

Avant que le présidium ne remette officiellement le rapport final des Concertations nationales au président de la République, Aubin Minaku, membre du présidium, avait invité le coordonnateur du secrétariat technique à faire sa lecture.

Il convient de souligner que ce rapport contient plusieurs recommandations faites au président de la République. Parmi celles-ci, il y a entre autres le recensement et l'identification des citoyens avant les prochaines élections, le respect strict de la Constitution, la nécessité de poursuivre les réformes de l'armée, de la Police nationale congolaise et des services de sécurité, la libération des prisonniers politiques et l'affectation des militaires hors de leurs provinces d'origine.

Accélérer l'arsenal juridique relatif à la décentralisation, promouvoir la culture de la paix, de bonne gouvernance et de redevabilité, veiller au caractère républicain des forces armées, de la police et des services de sécurité font partie des recommandations contenues dans le rapport final des Concertations nationales remis au chef de l'Etat samedi par le présidium des Concertations nationales. Les regards des Congolais sont maintenant tournés vers les mesures importantes annoncées par le président de la République. Les travaux des Concertations nationales ont été clôturées en présence des membres du Conseil de sécurité des Nations-Unies en séjour à Kinshasa. Dorian KISIMBA

DISCOURS DU CHEF DE L’ETAT A L’OCCASION DE LA CLOTURE DES TRAVAUX DES CONCERTATIONS NATIONALES

Honorables membres du présidium,

Excellences Messieurs les ambassadeurs,

Mesdames et Messieurs les délégués,

Distingués invités,

Mes chers compatriotes ;

Le 7 septembre dernier, j’avais dans cette même salle, procéder à l’ouverture des travaux des Concertations nationales. L’objectif assigné à ces assises, Forum d’’échanges entre fils et filles de notre pays dans un esprit de républicain et de tolérance mutuelle, était de dégager les voies et moyens susceptibles de rétablir et de consolider la cohésion interne en vue d’assurer la victoire sur toutes les forces d’agression et de renforcer l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national et de mettre fin au cycle infernal de violences à répétition principalement dans la province du Nord-Kivu, la province du Sud-Kivu et l’Ituri ; de conjurer toute velléité de s’associer aux tentatives exogènes de déstabilisation du pays et de planifier ensemble un développement socioéconomique de ce dernier dans la paix et la concorde.

Trois semaines après, je suis heureux de constater que conscients de la haute mission qui leur avait confiée et fort de mes orientations, les délégués aux concertations nationales ont fait preuve de diligence et ont surveillé le cap. Au nom du peuple congolais et au mien propre, je félicite chacune et chacun d’eux pour le travail abattu et pour le respect du délai imparti. Une première dans l’histoire contemporaine de notre pays. Vu qu’il n’y a jamais eu d’assises similaires qui aient examiné autant de questions d’intérêt national et proposer de pistes de solutions en un temps aussi court. C’est la preuve que vous êtes attentifs à la détresse de nos populations qui, vu les atouts de notre pays, aspirent légitimement à la paix et au bien-être et que non seulement vous avez entendu, mais aussi, vous avez aussi trouvé pertinent mon appel à la mobilisation générale pour y mettre définitivement fin. C’est aussi la preuve, une fois encore, que lorsque la Nation est en danger ou lorsqu’il s’agit d’établir des bases solides de l’avenir de notre pays, les Congolaises et les Congolais sont capables de dépassement de soi et de sursaut patriotique.

Honorables membres du présidium,

Mesdames et Messieurs les délégués,

Le Présidium vient de me remettre le Rapport général de vos travaux. A brève échéance, je convoquerai les deux Chambres du Parlement en Congrès afin de rendre compte à la nation, des conclusions et recommandations des Concertations nationales. A cette occasion, des mesures importantes seront annoncées pour y donner suite, répondre aux préoccupations légitimes des délégués et par de là, à celles de notre peuple et imprimer un nouvel élan à l’œuvre de reconstruction nationale.

D’ores et déjà, je tiens à relever que sur le plan politique, le message des forces vives de la Nation congolaise, classe politique et société civile confondues, qui ressort du Rapport général de travaux est double. D’une part, vous vous tenez au respect du cadre institutionnel qui régit notre pays. D’autre part, face aux enjeux de l’heure, vous estimez qu’il ne faut pas sacrifier les impératifs de la pacification et du développement accéléré du pays sur l’autel d’une orthodoxie démocratique qui voudrait que la Majorité tienne la minorité éloignée de la gestion de la chose publique. Soyez rassurés que je vous ai entendus et que je vous ai compris. Cela d’autant plus que vous me rejoignez dans l’appel à la conjugaison des efforts que j’avais lancé dans mon discours d’investiture, le 20 décembre 2011.

Honorables membres du Présidium

Mesdames et messieurs les délégués

Avant de clore mon propos, je tiens à souligner que nous venons de réussir ensemble et dans la concorde, l’organisation d’un grand forum désormais historique et que grâce au consensus que nous avons forgé, dans un esprit de tolérance et de respect mutuel, nous avons fournis à notre pays, aussi bien les ferments de la cohésion nationale que des bases d’une meilleure gouvernance multisectorielle. Nous nous sommes ainsi montrés à la hauteur des enjeux présents et futurs. Et, nous avons démenti, de la plus belle manière, les pronostics des prédictions des sceptiques et des prophètes de malheurs. Nous le devons bien sur à la qualité et au patriotisme des participants ainsi qu’à ceux des personnalités, toutes nationales, qu’induit la charge d’organiser les Concertations nationales et d’en diriger les délibérations. Singulièrement les membres du Présidium à qui je présente mes félicitations. Les contributions des uns et des autres ont en effet, refléter intelligence et compétence, mais aussi et surtout, maturité, sagesse et sens de responsabilité devant l’histoire. Pour l’émergence de la République démocratique du Congo, c’est un motif légitime d’espoir. Demeurons ainsi à jamais unis, motivés et déterminés et nous relèverons tous les défis. Sur ce, honorables membres du Présidium, mesdames et messieurs les délégués, je déclare clos les travaux des Concertations nationales.

Que vive la RDC !

Que Dieu bénisse notre pays !