La peur est entrain de changer de camp. Une République Démocratique du Congo entièrement pacifiée, sécurisée et développée est prédisposée à devenir une puissance avec laquelle le monde devra désormais compter. C’est de cela que ne veulent pas entendre parler ses ennemis. Le comportement de cette nébuleuse communauté internationale tend à laisser perplexe l’opinion tant congolaise qu’internationale. Face aux succès militaires alignés par les FARDC, elle s’est mobilisée pour montrer d’un mauvais œil l’action d’un gouvernement qui agit dans le cadre de ses missions régaliennes.
Les violents combats opposent les Forces armées de la République Démocratique du Congo et la pseudo-rébellion du M23 depuis le vendredi 25 octobre dernier dans le Nord-Kivu. Au bout de 4 jours d’expression de leur puissance de feu, les FARDC ont libéré la majeure partie du territoire qui est resté sous le contrôle des bras armés du Rwanda et de l’Ouganda pendant près de 10 mois. Le plus grand et dernier coup réalisé par les hommes du mystérieux colonel Mamadou Ndala est la reprise lundi de la base militaire stratégique de Rumangabo, qui vient s’ajouter à Kibumba, Ruchuru, Katale, Rubare, Kiwanja, Kako, Kalengera et Tchengerero.
La force négative est complètement affaiblie et affiche de moins en moins de résistance. Le restant de ses hommes s’est retranché sur quelques centaines de kilomètres carrés vers Bunagana et Runyonyi à la frontière entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda. Il n’est qu’une question d’heures pour en finir une bonne fois pour toutes. La situation a suscité des scènes de liesse populaire dans les parties des territoires de Rutshuru et Nyirangongo qui venaient d’être libérées. Aussi et surtout, les congolais éparpillés à travers le pays et dans le monde ne cessent de dire leur satisfaction et leur soutien pour l’acte de bravoure posé par les FARDC.
Aux cotés du sentiment de réjouissance qui aurait habité tant les autorités politiques que militaires du pays, voir ceux qui sont sur le terrain, la peine d’avoir perdu certains des enfants prodigues se fait sentir. Le souci étant de sauver encore ceux qui pourraient encore l’être. C’est ce qui a fait en sorte qu’après les derniers revers infligés au M23 par l’armée congolaise sur le terrain, le ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, a appelé les rebelles à se rendre. Pareil avec le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu qui a invité la rébellion à se rendre à l’armée ou à la Monusco. Au cas contraire, le colonel Olivier Hamuli a promis que les FARDC allaient bientôt attaquer les rebelles du M23 dans leur dernier retranchement.
Le Chef de l’Etat a fait montre de la même attitude au conseil spécial des ministres qu’il a présidé le même lundi à la cité de l’Union africaine. D’après nos sources, la nouvelle faisant état de la reprise du camp stratégique de Rumangabo lui est parvenue alors que celui-ci dirigeait la réunion. Joseph Kabila a, en a tout de suite fait part aux membres du gouvernement qui n’ont pas pu retenir leur applaudissement et autre forme de manifestation de joie. Le Président de la République a, en suite, exhorté ses interlocuteurs à éviter de tremper dans le triomphalisme, face uniquement aux succès militaires engrangés sur le terrain. Il a recommandé que tous restent concentrés et qu’ils puissent œuvrer pour un objectif ultime, à savoir : « le retour effectif de la paix, la sécurité et le développement dans la partie Est du pays ».
La peur a changé de camps
La peur est entrain de changer de camp. Les analystes de tous bords savent et le disent : « Une République Démocratique du Congo entièrement pacifiée, sécurisée et développée, c’est de cela que ne veulent pas entendre parler ses ennemis ». Les succès militaires engrangés ces derniers jours sur le terrain semblent placer le pays de Lumumba et de M’zee Kabila sur l’orbite de puissance. Les avancées observées sur le terrain de politique intérieure avec, à la clef, le gouvernement, en chantier, de cohésion nationale et autres victoires de la machine diplomatique déployée par Joseph Kabila font naître l’espoir de tout un peuple. Ce peuple qui aspire à une grandeur digne de sont pays que la posture géostratégique prédispose à devenir une puissance avec laquelle le monde devra désormais compter.
Sinon, on ne comprendrait pas très bien le comportement de cette nébuleuse de communauté internationale qui tend à laisser perplexe l’opinion tant congolaise qu’internationale. Elle dont les experts ont mené des enquêtes et ont abouti à la qualification du M23 de force négative se mobilise d’une manière tous azimut pour montrer d’un mauvais œil l’action d’un gouvernement qui agit dans le cadre de ses missions régaliennes. Des personnalités occupant des fonctions officielles au sein du système international se sont déployées dans les médias pour démontrer, à la face du monde, combien les exploits réalisés par les FARDC serraient dangereux.
« On peut dire aujourd'hui que le M23 est militairement fini. L'attaque conduite par les FARDC avec le soutien de la MONUSCO a été un succès », a déclaré l'ambassadeur de la France près l'ONU, Gérard Arault, qui résumé les propos de Martin Kobler, le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC. Ce denier, venait de briefer le Conseil de Sécurité sur la situation dans le pays, après les derniers combats, et notamment la reprise de plusieurs villes de l'Est par les forces armées de la RDC, appuyées par la MONUSCO.
Mais cela n’a pas empêché le diplomate français à insister, à l'issue du Conseil, que « Tout le monde en a conclu que nous devions revenir à la table des négociations à Kampala ».
L'envoyé spécial américain pour la région des Grands Lacs estime, quant à lui, que la solution militaire ne répond pas aux problèmes posés par le M23 et par les quarante ou quarante-cinq autres groupes de la région. Russell Feingold soutien que ce qu’il faut, à la place, c’est un accord de paix négocié avec le M23. Pour lui, il faut que les pourparlers dont le processus est en cours, dans le cadre des négociations de Kampala, aboutissent bientôt. Car, selon le diplomate américain, cela pourrait mettre un terme aux affrontements.
« Donc, selon moi, un effort militaire plus poussé risque de mettre en péril les pourparlers de Kampala, et par là même la possibilité de voir le M23 rendre les armes », a voulu persuader Russell Feingold, craignant que « cela risque aussi de mettre en péril les initiatives pour la paix que soutiennent la communauté internationale et l’Union africaine ». L'envoyé spécial des Etats-Unis a, toutefois, reconnu que « les militaires congolais avaient remporté plusieurs succès ces derniers jours », mais il ne cesse de penser « qu’à l’heure actuelle, la retenue permettra de mieux servir le Congo et les peuples de la région ».
Obsédé par la guerre
Autant de propos tenus par des diplomates représentants des puissances occidentales pour persuader l’opinion internationale contre la nécessité de régler le problème de la crise de l’Est de la RDC par une grande offensive militaire. Tous semblent démontrer combien cela entamerait les chances offertes aux hommes des mains de Kigali et Kampala de désarmer volontairement. Et pourtant, c’est l’option que le gouvernement congolais n’avait cessé de présenter au M23 depuis près d’une année maintenant.
A ce propos, le Président Joseph Kabila ne s’était jamais montrés obsédé par la guerre, vu l’étendu des dégâts que cette option produit. « …mais il ne m’a pas donné l’impression d’un homme qui n’était motivé que par la solution militaire », a révélé Russell Feingold qui avait rencontré le Chef de l’Etat congolais avant le début des derniers combats. « A Kampala, a reconnu le diplomate américain, il a donné le feu vert à ses négociateurs pour décrocher un accord », avant d’insister : « J’ai pu voir les négociateurs congolais à l’œuvre durant cinq jours, et j’ai l’impression que le gouvernement congolais souhaite que le processus aboutisse, parce que l’option militaire n’est pas l’option qu’il préfère ».
Connaissant le danger que représentait l’option militaire, le gouvernement congolais a tenté tout pour éviter d’en arriver là. Mais devant les durs à cuir comme les coalisés ougando-rwandais, la patience ne devrait qu’atteindre ses limites. Il allait peut-être décider de la nécessité d’une initiative militaire, et c’est ce qui a été fait. Maintenant que le peuple congolais tout entier se trouve être grisé par ses victoires sur les forces du mal, regarder en arrière serait synonyme de trahison. Personne ne prendrait le risque de se mettre toute la nation congolaise sur le dos.
Le vin est tiré, il faut le boire. La dernière et meilleure option pour ceux qui voudrait encore sauver leur peau, est celle proposée par le commandement opérationnel sur le terrain : « se rendre à l’armée ou à la Monusco ». Sinon, « les FARDC vont bientôt attaquer les rebelles du M23 dans leur dernier retranchement ».
Jean-Luc MUSHI-MPAKU
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